"Les journalistes étrangers peuvent librement interroger les pandas" [QT]

Publié le par Vuille

Le régime de Pékin se donne toutes les peines du monde pour nous faire croire que les événements du vendredi 14 mars dernier à Lhasa ne seraient que le fait d'un très petit nombre de casseurs, manipulés par le Dalaï-Lama. Et que la police et l'armée chinoises n'auraient pas tiré un seul coup de feu. Et que la vie aurait repris son cours normal à Lhasa depuis lundi, les enfants souriants allant normalement à l'école. Lalalalalalala, lalala, lalala. (A noter qu'à ce jour la propagande officielle ne fait toujours pas état, ni en anglais, ni en chinois, des autres villes hors du Tibet qui se seraient également enflammées; sans doute que la pression des journaux étrangers n'est pas encore assez forte sur ce point.)

Mais pour les nombreux visiteurs étrangers en cette année olympique, toute information provenant des organes officiels est plus que douteuse. En effet, la propagande chinoise a menti sur ce qui s'est réellement produit lors des événements les plus sanglants de son histoire récente, comme ceux qui se sont déroulés sur la place Tiananmen le 4 juin 1989 (des événements eux-mêmes précédés de quelques mois par des émeutes de Tibétains réprimées dans le sang). La propagande chinoise a toujours gardé sous silence, grossièrement minimisé, réagi sous la pression internationale ou rejeté sa responsabilité au sujet de tous les autres événements gênants de moindre importance (par exemple les révoltes des paysans, les scandales dans les briqueteries, la pollution en particulier la pollution de l'air, le scandale de la glycérine et les différents scandales sanitaires). La propagande chinoise n'a jamais mentionné, ou alors toujours en mal, ses citoyens qui espéraient exercer leurs droits constitutionnels (du dissident Hujia dont le procès-farce débute aujourd'hui, en passant par le journaliste Zhao Yan, l'activiste aveugle Chen, les opposants au Maglev ou les nombreux avocats menacés). Enfin, aucune contre-information objective et démocratique n'est possible sur Internet, Gollum ayant fermé les espaces d'expression libre et interdit le partage de vidéos sur la toile.

En théorie (Ah, la différence entre le droit écrit et la pratique ! Lisez encore l'exemple de la Constitution chinoise ...), les journalistes étrangers (mais, attention, seulement les étrangers) ont le droit d'enquêter en Chine sur n'importe quel sujet, sans autorisation préalable. Ce droit découle de la Charte des Jieaux. Mais il n'est pas appliqué. En pratique, pour un journaliste étranger cité par Le Temps aujourd'hui, le règlement permet d'interroger des pandas, mais pas des Tibétains. Un autre journaliste étranger mentionne les réponses invraisemblables données par les officiels pour empêcher la profession de partir pour le Tibet faire son travail. Aux dernières nouvelles, les journalistes ne pourraient pas se rendre à Lhasa "pour des questions de sécurité". Comme c'est bizarre ! Pourquoi les écoles seraient-elles ouvertes alors ?

Pékin laisse la place libre à tous les fantasmes. Et à défaut d'observateurs neutres, personne ne peut être certain que les événements de ce week-end au Tibet n'ont pas fait plusieurs centaines de morts.
 
"Si on sert trop une vis, le tournevis made in China finit toujours par pêter", proverbe de bricoleur suisse.

Sur la place Tiananmen à Pékin, en ce début de semaine, le tournevis policier tourne à plein régime, comme l'illustre la vidéo ci-dessous.


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