Pourquoi les Chinois sont stupides

Publié le par Vuille

Le titre n'est pas de moi (ouf, je suis dédouané), c'est la quête du philosophe chinois Li Ming telle que rapportée par Frédéric Koller dans un article paru dans Le Temps du 31 juillet dernier. C'est donc un philosophe chinois, et non un petit Lausannois, qui se permet de qualifier ainsi mes honorables hôtes. Mais je dois dire que cela donne encore plus de poids à la qualification ... (pour des exemples concrets d'honorables hôtes ramollis du bulbe cliquez ici)

Monsieur Koller commence son article par une anecdote pékinoise qui résonne avec mes expériences shanghaiennes. Une parfaite illustration de l'absence de force de volonté propre et de l'asservissement volontaire et hébété de la populasse aux diktats du régime, surtout lorsque l'on parle de la mère patrie.

"C'était un de ces jours de smog où l'on n'y voyait pas à 500 mètres. La voiture a tourné une heure en rond dans le Parc de la Voie céleste, une cité nouvelles pour cols blancs dans la banlieue nord de Pékin. A un moment, le chauffeur de taxi a fait une pause cigarette. «La grève du mois dernier a-t-elle donné quelque chose?» «Rien. Peu de taxis ont suivi le mouvement.» Puis il a ajouté: «Sans syndicat, on pourra jamais se défendre.» Sur le tableau de bord, il avait un petit cadre avec les «8 gloires et 8 hontes», la dernière niaiserie théorique du président Hu.
- Et vous apprenez cela par cœur?
– Les écoliers, oui. Moi un peu. Tout ce qui compte, c'est ce caractère, a-t-il précisé en pointant du doigt le mot «patrie».
- Et aimer la patrie, c'est obéir au parti… n'est-ce pas?»
Il a ri."

Le philosophe Li Ming, qui a droit de parole dans les universités chinoises ce qui est promet peut-être une évolution, tient la théorie suivante : "La stupidité des Chinois est en fait une stupidité imposée par ses dirigeants qui contrôlent non seulement le pouvoir, mais l'histoire, la culture et la définition de la civilisation en clôturant l'intelligence. Il y a bien eu cette timide ouverture depuis une vingtaine d'année. Mais là, on assiste plutôt à une restauration de l'ancien moule. Les regards se tournent à nouveau vers le passé."

L'article se termine mal, avec un Monsieur Koller désabusé. "Etait-ce l'effet de la bière? A un moment, il [le philosophe Li Ming] a dit une stupidité. «Je donne tout au plus dix ans de survie au pouvoir dans sa forme présente.» Voilà quinze ans que j'entends ce refrain. Cela finit par lasser. Evidemment, c'était argumenté. Intelligemment. Mais à force d'attendre l'hypothétique chute d'un parti en espérant que cela se passe sans casse grâce à l'avènement d'un sauveur, on va finir par se retrouver avec une révolution sur les bras."

Là, je ne suis pas d'accord avec Monsieur Koller. J'ai encore espoir. Espoir en Na, Liu, Cheng, leur famille, leurs amis. L'intelligence du peuple chinois, comme celle de tout peuple, ne peut être clôturée. Et de l'actuelle stupidité imposée vont nécessairement surgir des esprits neufs et critiques.
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